L'économie politique de l’hydrogène vert en Algérie : décarbonation, développement et transition vers une économie bas carbone

Novembre 2025

L’Algérie a intégré l’hydrogène dans sa stratégie énergétique de long terme, en donnant la priorité à l’hydrogène bleu comme passerelle vers les marchés d’exportation, tandis que l’hydrogène vert est exploré prudemment à travers des projets pilotes. Cette approche permet au pays de tirer parti de ses abondantes réserves de gaz fossile et de ses infrastructures existantes, mais elle risque aussi de renforcer la dépendance aux hydrocarbures et de créer un effet de verrouillage gazier retardant la transition vers les énergies renouvelables.

Cette étude explore les différents scénarios liés à l’exploitation de l’hydrogène vert en Algérie en soulignant d’une part, les risques et les difficultés et de l’autre part les opportunités à saisir.

Une critique centrale des ambitions algériennes en matière d’hydrogène vert est le risque de reproduire des schémas coloniaux d’extraction des ressources, où l’énergie est exportée vers le Nord pour alimenter les économies européennes tandis que les coûts environnementaux et sociaux sont supportés par les populations locales. Dans cette perspective, l’hydrogène devient moins un outil de transition pour l’Algérie qu’une nouvelle marchandise d’exportation, renforçant une logique de dépendance plutôt que de diversification.

En revanche, l’hydrogène vert peut constituer une réelle alternative d’industrialisation et de création de chaine de valeur au lieu d’une simple exportation comme matière première. Dans ce cas de figure, l’hydrogène devient un catalyseur de diversification économique en fournissant des intrants bas carbones à des industries nationales nationales. En intégrant l’hydrogène dans les systèmes de production locaux, l’Algérie pourrait également capter davantage de valeur, créer des emplois qualifiés et réduire sa vulnérabilité face à la volatilité des marchés d’exportation.