14.06.2025

Café économique : Présentation de l’étude « Génération dépossédée. La jeunesse au Moyen Orient et en Afrique u Nord »

Le dernier café économique de la fondation est consacré à la présentation de l’étude jeunesse

L’étude est le fruit d’un long travail de recherche et d’enquête auprès de 12 000 jeunes âgé.es de 16 à 30 ans dans la région MENA, elle comprend quatre chapitres principaux qui donnent un aperçu assez critique sur les conditions socio-économiques des jeunes. Parmi les pays participants, nous retrouvons l'Algérie, l'Égypte, l'Irak, le Yémen, la Jordanie, le Liban, la Libye, le Maroc, la Palestine, le Soudan, la Syrie et la Tunisie.

La rencontre est animée par Friederike Stolleis, conseillère à la FES Berlin et Khadidja Boussaïd, sociologue de l’urbain et chercheure au sein du CREAD. Etant donné que l’étude traite un large éventail de thématiques relatives à la situation des jeunes dans la région, nous avons choisi d’orienter notre discussion uniquement sur l’engagement social et politique de cette jeunesse. 

Dans son ensemble, l’étude reflète la difficulté de la jeunesse à trouver des repères pour une meilleure insertion sociale, que ce soit sur le plan économique, social ou même politique. Dans toute la région, les jeunes sont confrontés à des crises multiples, empêchant ainsi toutes les expressions de cette catégorie souvent marginalisée et vulnérabilisée.  

L’intérêt à la vie politique, associative et syndicale a diminué par rapport la première étude réalisée il y a 5 ans. En Algérie, seulement 18% semblent intéressé par la participation politique. Un constat partagé par plusieurs pays qui ne sont pas dans la région MENA, les pays européens notamment présentent également un décalage entre les structures citoyennes traditionnelles et les nouvelles forment d’engagement adoptées par la jeunesse actuelle.

Dans le cas Algérien, il s’agit d’une perte de confiance significative entre la jeunesse et le corps politique, les institutions comme les syndicats, associations ou parti politiques sont substitué par la famille et l’armée. Ces dernières sont jugées procurer plus de sécurité et de protection. 

Cette même jeunesse souffre d’une crise de méfiance avec les institutions gouvernementales en général, l’étude révèle qu’un pourcentage très élevé des jeunes associent le mot politique à la corruption et aux problèmes. 

Pour illustrer encore cette rupture de confiance entre la jeunesse et les institutions politiques, seulement 5% des jeunes souhaitent s’engager en tant que membre de parti politique et 6% en tant que membre d’un syndicat, tandis que la plupart souhaitent s’engager de manière individuelle et autonome.

Selon l’étude, la jeunesse se positionne comme une catégorie d’Outsiders, elle fait face à plusieurs défis notamment dans des systèmes économiques basés sur la rente pétrolière et un système politique basé sur la rente mémorielle, la jeunesse se retrouve exclue et désemparée. Face à tout ce malaise, la jeunesse porte beaucoup d’espoir et aspire à une société juste et équitable, demande la reconnaissance et exige l’autonomisation.

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