12.03.2022

Café économique: Le mouvement syndical dans le secteur privé

Le Café économique du mois de mars était consacré à la présentation de l’étude „Algérie: Le mouvement syndical dans le secteur privé" par ses auteurs Nacer Djabi, Samir Larabi et Abdelkrim Boudra.

Le Café économique du mois de mars était consacré à la présentation de l’étude „Algérie: Le mouvement syndical dans le secteur privé" par ses auteurs Nacer Djabi, Samir Larabi et Abdelkrim Boudra. Après un portrait général sur la réalité syndicale algérienne, les auteurs ont précisé l'objectif de la réalisation de cette étude qui est celui d’identifier les raisons de la faiblesse de la représentation syndicale dans le secteur privé.

Aux premières années de l’indépendance, le secteur privé a connu une expérience syndicale florissante portée par une élite syndicale chevronnée. Cette élite a mené plusieurs luttes syndicales avec des revendications centrées essentiellement sur des questions socio-économiques, comme l’augmentation des salaires et l’amélioration des conditions de travail. Elle bénéficiait de la protection des institutions de l’État comme l’Inspection du travail, et en tirait profit des solides relations avec le système politique aux orientations socialistes ouvertes aux préoccupations sociales.

Les réformes politiques et économiques à partir des années 1990 n’ont pas pu produire une nouvelle expérience syndicale, à cause de multiples raisons : la domination du secteur des services et des professions libérales, la faiblesse de la taille de l’entreprise, le caractère patrimonial de l’entreprise privée, le mode de recrutement dominé par la proximité familiale et géographique, la gestion traditionnelle et la culture paternaliste du patron vis-à-vis de ses employé.es… autant de facteurs qui ont entravé l’apparition d’une expérience syndicale conséquente dans le secteur privé.

En comparant l’expérience syndicale dans le secteur public à celle dans le privé, les auteurs constataient la différence de nature de revendications de la contestation ouvrière entre les deux secteurs. Cette différence ne concerne pas uniquement le type de revendications dans lesquelles l’aspect matériel est prépondérant, mais aussi d’autres facteurs comme la durée de la grève et les formes de négociations où le syndicat intervient comme institution et les syndicalistes comme acteurs. Le droit de grève est garanti par la législation dans le secteur privé, alors qu’il est demeuré interdit dans le public jusqu’en 1989, année où ce droit a été accordé aux deux secteurs.

A la fin de la présentation, les auteurs étaient revenus sur quelques études de cas réalisés en cours de l'enquête de terrain, montrant le caractère très fragile de l'action syndicale dans le secteur privé. Dans le débat, les participant.es ont posés des questions concernant les différents scénarios possibles d'évolution de l'action syndicale dans le secteur privé, ainsi que les outils potentiels de son renforcement.

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